La Nation crie confère un honneur à Romeo Saganash lors de l’Assemblée générale annuelle
8 août 2019, Nemaska, Eeyou Istchee
Le mercredi 7 août 2019, lors de l’Assemblée générale annuelle, des délégués de toute la Nation crie se sont rassemblés pour rendre un honneur au député néodémocrate et ancien grand chef adjoint Roméo Saganash. Le banquet visait à souligner la contribution inestimable de Romeo Saganash à l’égard de la Nation crie, et des droits des autochtones partout au Canada et dans le monde.
Reconnaître la contribution du Romeo à l’égard de la Nation crie
Romeo Saganash est né le 28 octobre 1961 et est le 13e de 14 enfants de Mary et William Saganash. Sa carrière couvre près de 40 ans à faire la promotion et à lutter pour les droits des peuples autochtones. Il est le premier Autochtone au Québec à avoir été un membre du Parlement représentant la région d’Ungava pour le Nouveau parti démocratique. On dit également qu’il est le premier Autochtone à s’être porté candidat à la direction d’un important parti politique. Romeo a passé la plus grande partie de sa carrière à représenter le peuple cri et les droits des autochtones sur les tribunes nationales et internationales.
En tant que leader d’Eeyou Istchee, Romeo s’est engagé depuis fort longtemps et de façon diverse auprès de la Nation crie. En effet, c’est en 1985, à l’âge de 23 ans, que Romeo a fondé le Conseil des jeunes de la Nation crie — une organisation qui continue de croître et d’appuyer les jeunes d’Eeyou Istchee. En 1989, après avoir terminé ses études à l’Université du Québec à Montréal, il est devenu le premier Cri d’Eeyou Istchee à décrocher un diplôme en droit. C’est en raison de sa capacité à aider son peuple qu’il a été élu grand chef adjoint, un poste qu’il a occupé pendant trois ans, soit entre 1990 et 1993. Pendant ce temps, Romeo Saganash s’est battu
pour son peuple dans le contexte d’un développement hydroélectrique contesté en raison de son impact sur le territoire traditionnel des Cris.
Il a de plus occupé le poste de directeur des relations Cris-Québec pendant plus de 10 ans, continuant à jouer un rôle important en matière de services consultatifs et de développement de l’environnement. Pendant ce temps, il a été l’un des négociateurs de la Paix des Braves, une entente de Nation à Nation qui contribue à garantir la participation des Cris à la gestion et aux retombées bénéfiques provenant du développement dans l’industrie minière, de la foresterie et de l’hydroélectricité
Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones
Comme directeur des relations Cris-Québec et puis en tant que député d’Ungava, Romeo s’est activement employé pour aider aux négociations de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones. Cette importante Déclaration vise à fournir un cadre dans lequel les gouvernements peuvent collaborer plus efficacement avec les populations autochtones tout en définissant clairement le droit des peuples autochtones à l’autonomie gouvernementale, à la langue, à la culture et au développement à l’égard de leurs propres aspirations et besoins.
En 2015, alors qu’il était député de la circonscription d’Ungava, Romeo a présenté un Projet de loi émanant d’un député, soit le projet de loi C-641 visant à forcer le Gouvernement du Canada à prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer l’harmonie des lois fédérales avec la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones. Le projet de loi n’a pas été adopté. Malgré cela, en 2016 Romeo a présenté un autre projet de loi, le projet de loi C-262 visant, à nouveau, à assurer l’harmonie des lois fédérales avec la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones. Même si le projet de loi a été adopté par la Chambre des communes en 2018, il a été rejeté par des sénateurs conservateurs. Malgré ces défis Romeo demeure un fervent défenseur de la Déclaration, et son rôle témoigne d’un « engagement remarquable », a déclaré le grand chef Abel Bosum.
« Lorsque [C-262 deviendra loi], tous les peuples autochtones au Canada auront une dette de reconnaissance envers Romeo. Et, bien sûr, nous ne saurions être plus fiers de lui »- Dr. Abel Bosum
Déclaration du grand chef
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