Plan d’action et loi du Québec pour protéger la culture et la langue autochtones – Une opportunité de faire mieux

Suite à l'annonce récente par le ministre Ian Lafrenière du Plan d’action gouvernemental pour le mieux-être social et culturel des Premières nations et des Inuit 2022-2027 ainsi que d’une éventuelle loi québécoise pour la protection des langues autochtones.

Nemaska, Eeyou Istchee (23 juin 2022)

Le gouvernement de la Nation crie prend acte de l’annonce récente par le ministre Ian Lafrenière du Plan d’action gouvernemental pour le mieux-être social et culturel des Premières nations et des Inuit 2022-2027 ainsi que d’une éventuelle loi québécoise pour la protection des langues autochtones.

Cette loi, qui serait déposée après les élections québécoises de cet automne, viendrait compléter les mesures énoncées dans le Plan d’action gouvernemental. Dans ce plan, le gouvernement s’engage à investir 141 millions de dollars sur cinq ans dans six grands domaines : la culture et les langues autochtones ; les femmes autochtones ; les enfants et les familles ; les conditions socio-économiques ; la santé et le bien-être ; et la justice et la sécurité publique.

Ces mesures et la législation proposée sont des indications encourageantes de l’intention du gouvernement de soutenir la protection des langues et de la culture autochtones. Il est regrettable que ces mesures n’aient pas été incluses dans l’initiative du projet de loi 96, car leur inclusion aurait marqué un réel engagement envers la réconciliation avec les peuples autochtones.

L’annonce d’un financement et d’une éventuelle législation visant à protéger les langues et la culture autochtones d’importance capitale, bien qu’elle constitue un pas dans la bonne direction, ne rejoint qu’en partie ce que la Journée nationale des peuples autochtones cherche à célébrer – la survie, l’existence continue et la présence des peuples autochtones en tant que premiers habitants de nos terres ancestrales, aujourd’hui appelées le Canada. Nous célébrons la Journée nationale des peuples autochtones pour rendre hommage au fait que nous sommes toujours là, malgré tout ce que nous avons enduré.

Les 11 nations autochtones du Québec partagent le même objectif : le désir et la nécessité de protéger nos langues et nos identités autochtones distinctes. Les appréhensions suscitées dès le dépôt du projet de loi 96 se sont transformées en préoccupations majeures qui mettent en évidence un impact négatif sur les peuples autochtones. Cela perpétuera de facto le fossé socio-économique en créant des obstacles à l’éducation, à l’emploi et à l’innovation.

« En tant que peuples autochtones et citoyens du Québec, nous avons droit au même avenir solide que tous les Québécois. Les nations autochtones comprennent les préoccupations et les objectifs qui sous-tendent le projet de loi 96 visant à protéger la langue française, car nous partageons les mêmes préoccupations et objectifs pour protéger nos propres langues autochtones. Nos langues constituent une partie essentielle, non seulement de notre propre patrimoine et de notre identité, mais aussi du Québec dans son ensemble. Nous devons redoubler le travail essentiel de protection des langues qui a été entrepris dans de nombreuses communautés autochtones.

Nous sommes encouragés du fait que le gouvernement reconnaît qu’il doit faire mieux. Nous invitons donc le gouvernement à se joindre à nous dans cet effort et à proposer une approche qui soit véritablement inclusive pour les peuples autochtones. » – Grande Chef Mandy Gull-Masty

 

Pour plus d’information

Flora Weistche, attachée politique 

Téléphone: (514) 604-3276