En solidarité avec la Grève mondiale pour le climat, la Nation Crie insiste qu’elle soit incluse dans l’élaboration des politiques gouvernementales sur les changements climatiques

Aujourd’hui, de concert avec les millions de gens sur la planète qui prennent part à la Grève mondiale pour le climat, le Gouvernement de la Nation Crie se joint au mouvement soulignant l’urgence que représente la crise des changements climatiques.

Nemaska, Eeyou Istchee - le 27 septembre 2019

Les utilisateurs du territoire de l’Eeyou Istchee connaissent depuis longtemps les conséquences des changements climatiques. Parmi les nombreuses transformations dont nous sommes témoins, nous pouvons citer la modification du régime météorologique, l’amincissement de la couche de glace, la fréquence des feux de forêts et la raréfaction de certains types de gibiers, qui menace notre sécurité alimentaire. Nous sommes un peuple résilient, et nous avons toujours trouvé des moyens de nous adapter aux risques que présente l’environnement. Par contre, nous sommes alarmés par l’ampleur de l’incidence des changements en Eeyou Istchee, où la chasse, la pêche et le piégeage représentent encore une part importante de notre mode de vie.

Au fil des ans, nous avons œuvré à nous sensibiliser et à nous adapter aux effets des changements climatiques en Eeyou Istchee. À titre d’exemple de nos gestes concrets, nous avons multiplié les activités et les ateliers locaux et régionaux afin d’analyser les conséquences des changements climatiques et de nous y adapter, toujours en vue d’assurer l’accès sécuritaire de nos gens à notre territoire. Le COMEX, le Comité d’examen des répercussions sur l’environnement créé par la CBJNQ, tient déjà compte des changements climatiques lorsqu’il étudie l’impact de tous les projets de développement qui lui sont soumis. Nous planifions par ailleurs la mise en place de forêts riches en carbone et sensibles dans les aires protégées de notre région. Enfin, au sein de la Nation Crie, les discussions autour des enjeux comme les projets locaux de serres et l’interdiction des produits de styromousse sont de plus en plus courantes.

Selon la Grande Chef adjointe Mandy Gull, « les conséquences des changements climatiques représentent une cause d’envergure mondiale. Nous devons faire notre part, pour nos familles, nos communautés et nos Nations, en solidarité avec les communautés autochtones partout sur la planète. En faisant une planification avant-gardiste et approfondie de nos grandes aires protégées, le Gouvernement de la Nation Crie et nos communautés locales réduisent les effets dévastateurs des changements climatiques, et diminuent leur incidence sur ce mode de vie qui est le nôtre depuis des siècles. Nous devons tous trouver des moyens de participer à cet effort global. »

Les mesures gouvernementales proposées pour contrer les changements climatiques doivent tenir compte des constats que nous faisons et des efforts que nous déployons. La relation privilégiée des Cris avec le territoire doit inspirer un processus juste et significatif d’élaboration de politiques gouvernementales sur les changements climatiques en Eeyou Istchee. Ces politiques doivent tenir compte des expériences des communautés autochtones, affectées par cette crise de plus en plus grave.

Le Grand Chef Dr Abel Bosum a déclaré : « La Nation Crie a été proactive, elle a observé les risques présentés par les changements climatiques qui menacent nos activités traditionnelles et notre mode de vie, et elle s’y est adaptée. Nos communautés comprennent par expérience le sérieux de la situation, mais elles sont aussi en mesure d’orienter concrètement les politiques. Nous insistons donc pour que les gouvernements fédéral et provincial incluent la Nation Crie dans l’élaboration des politiques sur les changements climatiques, politiques essentielles pour assurer notre développement, l’une des pierres d’assise du traité de la CBJNQ ratifié en 1975. »

Information:

Grand Chef Dr Abel Bosum : (819) 673-2600

Grande Chef adjointe Mandy Gull : (819) 673-2600